Destroy All Monsters (Kaiju soshingeki / 1968)

Publié le par Steeve Raoult


Réalisateur:

Ishirô Honda

Scénario:
Ishirô Honda & Kaoru Mabuchi

Pays:
Japon

Année:
1968

Musique:
Akira Ifukube

Avec:
Haruo Nakajima, Little Man Machan, Susumu Utsumi, Teruo Niigaki, Hiroshi Sekida, Akira Kubo, Kyoko Ai




Dans un futur proche, les japonais ont capturé les monstres qui les terrifiaient et les ont parqués sur une île: Monster Island. Grâce à des technologies avancées, les monstres ne peuvent pas quitter l'île. Mais bientôt, ils disparaissent mystérieusement, pour réapparaître dans de grandes villes partout dans le monde. On apprend rapidement que les responsables sont des extraterrestres, les Kilaaks, à la technologie avancée et capable de contrôler l'esprit humain.


Après deux épisodes signés Jun Fukuda, le grand Ishirô Honda revient aux commandes pour un neuvième film prévu à l'origine pour être le dernier. Hé oui, déjà ! L'avenir nous montrera évidemment le contraire, puisque suite au succès de "Destroy All Monsters", une nouvelle suite verra le jour dès l'année suivante. Du fait de sa destination première, ce film va se révéler être un véritable " Hall of Fame " du kaiju eiga de la Toho, regroupant ainsi nombre des monstres nés dans les films précédents. Outre Godzilla lui-même, on retrouve l'ankylosaure Anguirus ("Le retour de Godzilla 1955"), la mite mothra ("Mothra"), King Ghidorah ("Ghidorah le monstre à trois têtes"), Gorosaurus ("La revanche de King Kong"), rodan ("Rodan"), Kumonga et Minilla ("Le fils de Godzilla"), Manda ("Atragon"), Baragon ("Frankenstein conquers the world") et Varan ("Varan le monstre géant").


Des monstres qui vont donc sévir dans les grandes villes de la planète : New York, Moscou, Paris, Pékin, Londres, avant de revenir à Tokyo pour le combat final. On pourrait s'attendre à ce qu'avec tous ces monstres, ça parte dans tous les sens, mais malheureusement certains ne font que de la figuration: Baragon et Varan n'apparaissent que quelques secondes, de même que Manda et Kumonga. Le combat final repose dès lors surtout sur l'alliance Godzilla-Gorosaurus-rodan-Anguirus-mothra contre King Ghidorah. Mais cette multiplication des monstres permet surtout de renouer avec un des thèmes fondateurs du genre: les destructions de villes. Même si, faute de moyens, elles restent assez limitées, elles permettent des scènes particulièrement sympathiques, avec notamment l'apparition de Gorosaurus devant l'Arc de Triomphe, mothra détruisant un train, rodan s'attaquant à un avion, Manda arrivant en ville. De plus, on retrouve les affrontements contre les militaires, avec une attaque massive contre Godzilla.


En plus des destructions limitées de villes, le manque de moyen se fait ressentir par une utilisation de stock-shots d'épisodes précédents, dont l'illustration la plus frappante est l'arrivé de King Ghidorah, reprise directement du film "Ghidorah le monstre à trois têtes". L'idée de base reprend elle aussi l'idée d'un épisode précédent : une invasion d'extraterrestres utilisant les monstres contre l'Humanité et tentant d'infiltrer discrètement la population, ici en manipulant des êtres humains. Le scénario reprend donc les grandes lignes de "Invasion Planète X". Comme ce dernier, il donne une assez grande importance aux relations humains/aliens, ce qui va donner un nombre de gunfights particulièrement élevé pour ce genre de production. Ces scènes sont toutes aussi kitsch que celles de son aîné, même si les envahisseurs ont un look un peu plus sobre (j'ai bien dit "un peu plus"). Les décors restent, quant à eux, aussi désuets, que ce soient les combinaisons, les intérieurs de la fusée, le repère des extraterrestres.


Difficile d'en dire plus sur ce film, qui n'est au final qu'une juxtaposition classique de scènes de combats, de destructions, de gunfights et de scènes de SF. Evidemment, il se laisse suivre avec plaisir, notamment celui de retrouver tous ces monstres pour ce qui devait donc être le dernier film (Kitamura reprendra le même principe pour "Godzilla Final Wars"). Pour la dernière fois, le film va même regrouper les pères fondateurs du genre : le réalisateur Ishirô Honda, le compositeur Akira Ifukube, le directeur des effets spéciaux Eiji Tsuburaya et le producteur Tomoyuki Tanaka. Evidemment, face au succès du film, Godzilla sera rapidement de retour, dès l'année suivante! Rythmé, agréable, jusqu'à un combat final absolument fabuleux, "Destroy All Monsters" fait partie des meilleurs films de l'ère Showa, malgré son emplacement chronologique délicat : il se situe en effet entre "Le fils de Godzilla" et "Godzilla's Revenge", les deux odes enfantines à Minilla.



4,5/6


Publié dans Films

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